Vue de l’exposition Under The Palm Trees d’Enoc Pérez à la Galerie 75 Faubourg, Paris, France. Photo : Nicolas Brasseur. © Enoc Pérez
Les galeries Enrico Navarra et 75 Faubourg présentent Under The Palm Trees, la seconde exposition personnelle qu’elles consacrent à Enoc Pérez, artiste natif de Porto Rico et vivant à New York. Les dernières œuvres d’Enoc Pérez ont été produites dans le cadre chaleureux de la Villa Navarra au Muy, dans le Sud de la France. Dans cette exposition, l’artiste se plonge dans le domaine des clichés commerciaux, les transcendant pour qu’ils deviennent des facettes intégrales de nos identités mêmes.
Le fondement de la réflexion de Pérez s’appuie sur un Porto Rico présent au plus profond de son être mais également sur un vaste appareil documentaire datant des années 60 et rassemblant du contenu promotionnel pour son île natale. Ce matériel séminal comporte des connotations puissantes tant pour les natifs que pour les étrangers, et Pérez le transforme magistralement en une forme d’expression artistique singulière.
« Lorsque j’ai commencé à peindre des bouteilles de rhum, je l’ai fait parce que c’était pour moi des autoportraits, des natures mortes, du pop art américain et des mensonges. Boire du rhum ne m’a jamais rendu populaire auprès des femmes, riche ou heureux. Cela a fait de moi un alcoolique et pourtant j’aime ces images. Cela ressemble beaucoup au syndrome de Stockholm. » Enoc Pérez, Septembre 2023.
Enoc Pérez à la Villa Navarra, Le Muy, France, 2023. Photo : Loic Thébaud.
Photo : Nicolas Brasseur. © Enoc Pérez
Comme dans son Porto Rico bien-aimé, où les rêves et les promesses de l’île se réalisent ou non, sous le balancement des palmiers, Pérez nous transporte dans le sud de la France, baigné de soleil, où l’allure de ces palmiers imposants devient l’un des symboles de son identité. Que ces promesses se concrétisent ou qu’elles restent dans le domaine de l’imagination n’a pas d’importance, car sous les palmiers, les rêves sont soigneusement élaborés afin d’écarter toute réalité gênante.
Dans l’art de Pérez, ces clichés se transforment en une puissante représentation de notre identité collective. Tout comme à Porto Rico, où les images commerciales touristiques de stations balnéaires, de luxe, de sensualité et de spiritueux reflètent une histoire coloniale complexe et une existence contemporaine, l’œuvre de l’artiste nous incite à embrasser la nature multiforme de nos propres identités.
Entrez dans un monde où les peintures de bouteilles de rhum de Pérez sont à la fois des natures mortes classiques et du pop art américain. Avec une touche élaborée et poignante, il explore l’attrait paradoxal de ces images. Les promesses que sous-tendent ces publicités pour le rhum ne l’ont pas rendu populaire, riche ou joyeux, mais il les aime quand même et les identifie comme siennes. D’une certaine manière, c’est un voyage qui s’apparente au syndrome de Stockholm, où le captif tombe amoureux de son ravisseur, mais dans ce cas, c’est le pouvoir de séduction de ces clichés commerciaux qui captive notre imagination.